Ecrire ou mourir

Vendredi soir

Encore une nuit qui s’étire
Mes mots qui ne veulent pas dormir
Recrachent des souvenirs abîmés
Où les jours d’un été
Ne parlaient pas encore de mal au cœur
Tendres et cruels
Quand ils me parlent de nous

Moi je m’enfonce
Pareille à ces gens
Qui vont les yeux devant
A la recherche d’un lendemain
Qui se prendrait pour un dimanche
Bien propre dans sa chemise blanche

Dans ce lit trop grand pour coincer ma solitude
Dans ces draps trop blancs pour cacher l’inquiétude
La nuit me rappelle une absence
Les petits matins froids et gris
Le soleil glacé comme une lame à rasoir
Et les après-midi glissants sans espoir
Où tant de cigarettes donnent la nausée

Ce soir, j’assassine une page vierge
Saignant sous la plume
Mes mots d’amour, mon amertume
Accrochant des rimes maladroites
Aux mots qui dérangent
Je n’existe plus et pourtant j’ai mal

Mal au cœur de souvenirs rêves maquillés
Mal au cœur de trop d’instant ratés
Et cette nuit qui n’en finit plus
De traîner son overdose d’ennui
Jusqu’à demain comme d’autres matins
Où personne ne m’attend plus
Même pas son image