Ecrire ou mourir

Licenciement

DIEU ou quel que soit ton nom
Où que tu sois
Tu la recevras

Lettre recommandée avec Ange-de-Réception

Madame (ben oui, c’est pas un scoop !),

A la suite de nos différents entretiens de ces 65 dernières années, j’ai le regret de vous informer que je suis contrainte de vous envoyer chier aux motifs économico-politico-religieux développés ci-dessous.

Depuis le 22 février d’un an qui ne fut pas de grâce, Mireille et Michel ont développé avec votre soi-disant aide, un produit à libération prolongée, la « France » (le prénom, pas le pays) commercialisée depuis sur le marché mondial. Le site de la Gironde avait été choisi pour assurer exclusivement la recherche d’épanouissement de ce produit.

Les résultats exceptionnels des tests cliniques sur son bouillonnement féromonique m’ont amené à revoir à la hausse les espérances de diffusion, augmentant de façon significative le nombre de branches auxquelles s’accrocher et les rêves à concrétiser. La seule façon de répondre à ces exigences dans les délais impartis était de mobiliser l’entité biologique existante pour une production en continu. Vous vous deviez d’en assurer sa viabilité humaine dont dépend directement le niveau de croyance qui vous est attribué.

Les conditions d’application de ce nouveau rythme ainsi que les compensations liées à cette explosion des sens ont été négociées avec les représentants de votre espace-conseil et ont abouti à « L’accord sur l’amour absolu et le travail dans la joie ». Ce motif a conduit à transformer votre poste dans les conditions qui vous ont été proposées par cierge interposé chaque vendredi soir et que vous avez refusées.

Malgré mes efforts de reclassement, celui-ci n’a pu aboutir en raison de votre incompétence sur le poste suivant : « Dieu miséricordieuse en rythme continu ». La raison que vous avez invoquée pour vos défaillances, à savoir que "c’est dur d’être aimée par des cons", n’a pas été jugée recevable puisque vous étiez en charge justement de ces mêmes cons. Enfin, vos abandons de poste répétés, votre inaptitude à régler les différents que vous occasionnez vous-même, votre acharnement à rallumer les discordes et votre indifférence avérée à la souffrance, toutes raisons constituant des fautes avec intention de nuire à l’Humanité et tout particulièrement au produit « France » m’amènent à vous notifier votre licenciement pour faute lourde, sans préavis et sans indemnités avec mise à pied conservatoire qui prendra effet à la date de la première présentation de cette lettre recommandée, conformément à l’article L122-14-1 du Code du Travail.

Ne vous remerciant pas pour votre collaboration au sein de cette entreprise,

Je vous prie de croire, Madame, en l’expression de mon mépris le plus souverain.

France
En Charge des Ressources Humaines à votre place