Ecrire ou mourir

Eléments de langage ... m'enfin ...

Je suis parfois sans voix devant les propos prétendument érudits de nos gouvernants et des médias. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué n’est-ce pas. Ces dernières semaines, une expression (entre autres) a vu le jour. Il m’a fallu un peu de temps pour la comprendre : "des éléments de langage". Par là, il faut comprendre : "discours, propos". L’autre hémicyclodissolutiomane ne réfléchissait pas à ce qu’il allait nous dire .... non .... il réunissait des éléments de langage ! Toute esbaudie qu’elle était la drosophile qui tentait désespérément d’échapper à la sodomie ! ! Ils ne sont pas un brin exjupiteropygicrédules ces gens là ?

Oui, parce que jouer avec notre si belle langue, c’est tout de même à la portée de beaucoup. Pas des abutyrotomofilogènes bien sûr. Je ne vais pas renier ce que j’ai écrit hier au plus fort de ma colère. Il ne faut quand même pas se faire une gérontopropulsion prurigineuse hein ? A tous ces hyperthyrrhoïdiens des Alpes, rappelons qu’il est pourtant endonasodigital de dénominofélinoféliner pour bien communiquer. Je comprends cependant à quel point les jeux de mots (maux ?) sont hilarothanatogènes.

Moi-même je cède souvent à la tentation de laisser mon esprit vaquer à des méditations nettement transcendantales. Imaginons les moyens de transport qu’empruntent chaque jour des millions de personnes. Qu’il est bête de le réduire à un seul mot, bus, tram, métro ... Laissons nous plutôt emporter par la poésie du dernier trajet en métro que j’ai pu faire.

Soustraite aux jeux de la réalisation d’un réseau en filigrane d’une modernité incompressible, j’accède à la conviction d’un réseau comme le lieu métaphorique d’un nouvel ordre opérationnel, machinal. La station, intervalle de passage, saisie par la mobilité, investie par la durée des trajets, déploie sa rhétorique du mouvant et du transitoire, en inscrivant une série d’impressions éphémères et contradictoires.

L’espace, organisé par une volonté de perception dissociative, autorise la coexistence des contraires. Matité du béton exaspérée par d’incisifs reflets d’une métallité frontale. Il envisage les significations arbitraires et exacerbées, soutenues sculpturalement par une représentation expressionniste (cf. Jules Verne), des tubes recouvrant en partie les escaliers mécaniques et les fanaux sur la façade principale de la salle des billets.

A ce maelström d’images fugaces, réfléchies par ricochet dans l’âtre de la mouvance, succède la finitude rassurante de la pensée à destination. Ainsi les quais, sigillés du prosaïsme des espaces lisibles et sécurisants, offrent le contre-pied idéal d’un équilibre paradoxal, d’une unicité particulière.



Hééé oui messieurs et mesdames les oligophrénarches, nous aussi on en a des éléments de langage ...