C’est un conte comme un autre …
Ecoute-le, mon frère, et si l’envie t’en prend,
Ris-en de toutes tes dents,
Pleures-en de toutes tes larmes,
Ou médites et tires en une leçon …
(Amadou Hampaté Bâ)
La tragédie de la vieillesse n'est pas d'être vieux, mais d'être jeune. À l'intérieur de ce corps vieillissant se trouve un cœur toujours aussi curieux, aussi affamé, toujours aussi plein de désir que dans sa jeunesse. Je suis assis près de la fenêtre et je regarde le monde passer, me sentant comme un étranger dans un pays étranger, incapable d'entrer en relation avec le monde extérieur et pourtant, en moi brûle le même feu qui, autrefois, pensait pouvoir conquérir le monde. Et la vraie tragédie, c'est que le monde reste si lointain et si insaisissable, un endroit que je n'ai (...)
Encore une nuit qui s’étire
Mes mots qui ne veulent pas dormir
Recrachent des souvenirs abîmés
Où les jours d’un été
Ne parlaient pas encore de mal au cœur
Tendres et cruels
Quand ils me parlent de nous
Moi je m’enfonce
Pareille à ces gens
Qui vont les yeux devant
A la recherche d’un lendemain
Qui se prendrait pour un dimanche
Bien propre dans sa chemise blanche
Dans ce lit trop grand pour coincer ma solitude
Dans ces draps trop blancs pour cacher l’inquiétude
La nuit me rappelle une absence
Les petits matins froids et gris
Le soleil glacé comme une lame à rasoir
Et les (...)
DIEU ou quel que soit ton nom
Où que tu sois
Tu la recevras
Lettre recommandée avec Ange-de-Réception
Madame (ben oui, c’est pas un scoop !),
A la suite de nos différents entretiens de ces 65 dernières années, j’ai le regret de vous informer que je suis contrainte de vous envoyer chier aux motifs économico-politico-religieux développés ci-dessous.
Depuis le 22 février d’un an qui ne fut pas de grâce, Mireille et Michel ont développé avec votre soi-disant aide, un produit à libération prolongée, la « France » (le prénom, pas le pays) commercialisée (...)
Frises de solitude.
Mots vitrifiés.
Je cogne sur la vitre et c'est mon poing qui casse.
L'écran autour enserre mon souffle.
Dans cet écran, je n'ai plus besoin de corps.
Un banc d'eau sur les yeux, je suis le regard du tissu, la vision de la soie.
Je mens à mes propres mensonges.
Je ne suis que des signes noirs, une graphie mécanique, une âme numérisée.
Je regarde vers la mer, loin.
Solitude binaire.
Flux reflux.
Zéro un.
Je me souviens de l'amour.
Je me souviens d'avoir eu des mains.
Je me souviens d'avoir été aussi grande que la mer et d'avoir brillé dans (...)
Sommes nous comptables de notre passé ? Les allemands d’une histoire nazie alors même qu’ils n’étaient pas nés ? Les jeunes européens de l’histoire colonialistes, ou même les moins jeunes qui n’avaient que quelques mois au moment des « Indépendances » dans les années 60 ? Les musulmans de tous les pays sont-ils responsables des morts que sèment les extrémistes ? Au même titre, l’Inquisition des tortures infligées aux Templiers ?
Une nation, oui, doit admettre que son passé est fait de périodes glorieuses et d’autres qui le furent moins. Mais ceux qui la (...)
Je combats ma colère … je la combats si fort … Face à un océan aussi furibond que moi, je m’en libère. Un moment, une seconde dans laquelle j’épouse la violence des vagues. J’ensable mon âme au goût d’écume à coup de déferlantes. Je hurle ma rage dans le tumulte. Je la vomis, la renvoie dans l’univers parallèle dont elle n’aurait pas dû sortir.
J’oublie ce monde qui chaque jour s’enfonce un peu plus dans l’enfer de sa crasse. Je me lave de la mienne pour ne plus avoir honte d’être humaine, ballotée de tempêtes intérieures en cyclones étrangers. Je me (...)
Dédié à tous ceux et celles qui m’envie de l’être, qui ont peur de le devenir, qui sont prêts à tout pour ne pas l’être, qui le sont, qui aiment plus que tout l’être, qui apprécient de l’être, qui se foutent de ceux qui le sont, qui le deviendront … seul …
La journée qui s’allonge et qui se termine. Rentrer. Pendant quelques instants, respirer ces odeurs qui n’appartiennent qu’à nous. Odeurs mêlées du présent et du passé. Aller et venir, vaquer à ses habitudes du retour, nos pavanes privées. Poser son sac là … et pas ailleurs … enfiler un vêtement (...)
Juste un tremblement. Juste un sourire. Juste une pensée qui s’envole. J’écoute et je vole à ces lèvres ridées quelques mots, des bribes de phrases.
Qu’est-ce c’est qu’une âme ? Une branche avec des toiles d’araignées tout autour. Réflexion … Nous devenons tous vieux, c’est ma satisfaction. Une satisfaction comme une autre. Sourire, souvenir … Il a toujours été là, à tenir ma main, tous les jours, dans mes pensées depuis 1978. Soupir, douceur … Ce n’est pas de rester belle qui importe, c’est de rester supportable. Badinage, espoir … Je suis en grande (...)
Je m’impose de nombreux exercices de style pour obliger mon esprit à trouver ses mots. Des mots que j’oublie, des synonymes qui ne viennent pas, des images qui sont là, au bout de la langue mais ne sortent plus … Se plier à la gymnastique du cerveau quand il vous échappe. Quand les absences se multiplient et que la peur s’installe.
Combien d’instant à se sentir comme la flamme d’une bougie qui meurt faute de cire … être au milieu de nulle part et ne pas se reconnaître … être submergée d’un seul coup par une angoisse terrible qui mélange les gestes, appesantit la (...)
Des quatre coins de la blogosphère –la métaphore est géométriquement osée-, dégouline un univers qui pisse à longueur de textes les tentatives, souvent vaines, de communiquer. Mais quelle est la raison première de toute communication ? Enonçons-la de façon simple …
… faire passer un message ayant un contenu utile d’un émetteur à un récepteur !
Mettre ce concept en application demande de la vigilance. Confusion et interprétation étant les fléaux majeurs de notre société avancée, je vais donc développer pour vous une forme de communication qui évite ces travers. (...)
A propos d'Aristote, Russel écrit "la logique du syllogisme est fausse de A à Z et le peu qui n'est pas faux ne sert à rien".
Ce en quoi .... il avait raison ....
PS : Bertrand Russel, pas Georges. Je précise des fois que. (...)
Le soleil illumine ma tanière et je vaque à mes pensées …de ci de là … cahin caha répondent les anciens … Sur ma platine, des notes culte s’évadent par delà les jardinières fleuries et les murs blancs. Mon Amour est là. Sa présence est si forte que ma peau se framboise. Moments d’oubli qui agrandissent l’espace, ralentissent le temps. Je deviens immense, île déserte où nul autre bateau que le sien ne peut aborder. Pages intimes d’un cahier interdit sur lesquelles ses doigts tracent les signes kabbalistiques d’un langage de nous seuls connu.
J’écarte les bras, (...)
Une pensée pour ceux que les ennuis de la SNCF empêchent de rejoindre leur tribu pour des moments de repos et de partage. La routarde que je fus (c’était il y a bien longtemps), ne s’encombrait jamais dans ses voyages. A part mon matériel photo qui prenait la plus grande partie de la place et du poids. Tout le reste tenait dans mon sac à dos au sujet duquel je me souviens très bien d’une mésaventure dans un aéroport africain.
Les yeux écarquillés devant le tapis roulant, j'avais des montées d’adrénaline. Je croyais le voir, je m'avançais, je tendais la main. Non ce (...)
Je suis parfois sans voix devant les propos prétendument érudits de nos gouvernants et des médias. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué n'est-ce pas. Ces dernières semaines, une expression (entre autres) a vu le jour. Il m'a fallu un peu de temps pour la comprendre : "des éléments de langage". Par là, il faut comprendre : "discours, propos". L'autre hémicyclodissolutiomane ne réfléchissait pas à ce qu'il allait nous dire .... non .... il réunissait des éléments de langage ! Toute esbaudie qu'elle était la drosophile qui tentait désespérément d'échapper à la (...)
Le bruit du monde m'insupporte. La bêtise, la crasse intellectuelle, la lâcheté de ceux qui, bien à l'abri de leur clavier, insultent, conchient, incitent à la haine ... A bien y réfléchir, quand on sait que l'exemple vient d'en haut, comment espérer plus. Politiques et médias, même panier : mensonge, trahisons, petites bassesses. Refaire 1789 ? Pourquoi faire ? On a remplacé la noblesse par une bourgeoisie rendue arrogante par tant d'argent. Une apocalypse nucléaire ? Aux enfants que j'aime je ne souhaite pas cette terrible perspective. Mon Dieu que je déteste ce que ce monde (...)
Je ne parle pas de religion. Je ne parle jamais de religion. Ni de ses artifices, ni de ses intermédiaires. Ni même de ce que les hommes en font. Je ne parle pas d’illumination, de lumière blanche ou de révélation.
Je veux parler de ce qui peut nous arriver à tous à un moment donné de notre vie. Sans que nous y soyons préparés. D’un moment de grâce, de paix intense. Un sentiment qui nous attrape et nous laisse un sourire sur les lèvres. Un sentiment qui n’est pas explicable, ni partageable. Je veux parler de ce que l’on peut-être appeler la Foi.
Pas la Foi en (...)
Ce soir, des mots se pressent sous mes doigts. Ce soir, des images s’allument dans mes yeux. Des moments d’avant, des instants d’ailleurs, ceux qui illuminent et ceux qui irradient. Dans le calme de la nuit tombante, ils viennent se rouler en boule au pied de mes pensées ou planter leur poignard dans mes entrailles. Alors que Gilmour chante son île, je glisse sur les cordes de sa guitare. Est-ce moi qui n’ait pas grandi ou lui qui ne vieillit pas ? …
He's sending stones skimming and flying
Circles spinning out his time
Though the earth is dying his head is in the stars
(...)
Faire son deuil. Une expression tellement galvaudée qu'elle en est vidée de sa substance. Il y a des deuils impossibles à faire. Il faut les vivre et les vivre jusqu'à l'extrême limite du vivable. Le temps n'adoucit rien. Et si chaque jour qui passe m'a donné (et me donne encore) à vivre des petites joies ou des grands bonheurs, le vide et l'absence de quelques êtres me pèsent terriblement. Ils alourdissent mes pas et vont jusqu'à ronger petit à petit, insidieusement, sans bruit, mes rires et le fil ténu qui me relie encore à cette vie. A la mort de ma mère, j'ai coché les (...)
L’avion s’est posé sur la piste brûlante. Par le hublot, j’ai retrouvé les Mamelles encore tâchées de vert, rares vestiges des pluies d’hivernage. Un taxi-brousse m’attend et Lamine qui le conduit me sourit en me regardant passer la douane. On se connaît depuis si longtemps lui et moi. On a tellement partagé de pistes, de brousse, de rires et aussi de pleurs. Je pars directement au village. Dans sa grande maison des Almadies, ma sœur comprendra que je ne vienne pas à elle tout de suite. Elle sait pourquoi je suis venue, ce que je fuis et dont j’ai besoin pour me retrouver. (...)
Pour bien finir, la semaine finit bien. Fort même … Le matin, c’est le black-out total. Je ne vois rien. Mais quand je dis « rien », c’est vraiment rien. A cela, 3 raisons. La première, c’est qu’il fait nuit et la nuit, on ne voit rien. La seconde c’est parce que sans mes binocles, je suis une taupe et la dernière, tant que je n’ai pas avalé mon premier café, zombie je suis.
La connaissance parfaite des lieux (c’est chez moi tout de même) me permet toujours d’aller de mon lit à la cafetière sans craindre la cassure des doigts de pieds. Broyage des grains, coulage (...)